vendredi 2 mai 2014

Tuer avec humanité, vraiment?


La chronique Tuer avec humanité, vraiment? de Rima Elkouri dans La Presse d’aujourd’hui risque de déranger.  

Elle commence son texte par la question suivante : « Un État peut-il vraiment tuer un homme avec humanité ?
Elle termine son texte par : « A première vue, l’injection létale peut sembler moins horrifiante que la guillotine. Mais l’obscénité qui se cache derrière le rideau est la même. »
Selon Mme Elkouri, il est illusoire de croire que les exécutions même si elles sont réussies puissent se faire de façon humaine…

Qu’en serait-il de l’acte de donner la mort par injection létale aux patients malades qui en feraient la demande  au Québec si le projet de loi 52 devenait une réalité? Peut-on imaginer qu’il y aurait toujours une possibilité, un risque que l’injection létale ne fonctionne pas telle que prévue ou qu’un patient soit euthanasié sans son consentement comme atteste l’expérience en Belgique.

La description graphique de l’injection létale ratée du prisonnier Clayton Lockett lors de sa mise à mort à Oklahoma en aura certainement ébranlé plusieurs ces derniers jours.
Ébranler au point de faire réfléchir nos députés de l’Assemblée nationale avant de représenter le projet de loi 52 et de le voter dans sa proposition intégrale ?

Rappelons aussi que le développement des soins palliatifs fait consensus au Québec mais que  l’euthanasie par injection létale, déguisée en « aide médicale à mourir » , a suscité de grands débats au sein de notre collectivité et a créé une évidente confusion et une triste division au sein de la population et du corps médical.

À propos des ruses du langage aide médicale à mourir =euthanasie.
Rappelons-nous des propos célèbres d’Albert Camus :  « Lorsque le silence ou les ruses du langage contribuent à maintenir un abus, il faut à tout prix montrer l’obscénité qui se cache sous le manteau des mots."  

Il faut appeler les choses par leur nom et se dire les vraies affaires.
« Aide médicale à mourir » = injection létale. Si ce n’est pas tuer qu’est-ce que c’est ? En d'autres mots, un homicide médical permis par notre système (médical et judiciaire), mis en œuvre par des médecins complices de l’acte.

Lire et écouter une entrevue avec Caroll Pickett qui a accompagné 95 condamnés à mort jusqu'à leur dernier souffle. L'ex-aumonier d'une prison au Texas est convaincu que si les gens savaient vraiment ce qui se passe dans une chambre lors d'une injection létale, ils comprendraient à quel point la peine de mort est inhumaine. 


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