lundi 14 septembre 2015

Euthanasie: quand les désaccords remontent à la surface...

Aujourd’hui, c’est la réalité qui refait surface. Les désaccords censurés par la commission sur la question de mourir dans la dignité remontent à la surface. Dans le blogue de Mathieu Bock-Côté d'aujourd'hui (Journal de Montréal), il mentionne que le consensus était artificiel et imposé de manière autoritaire.
http://www.journaldemontreal.com/2015/09/14/euthanasie-ceux-qui-resistent


Voici les vrais résultats du processus entaché de la commission mourir dans la dignité. Ce sont des résultats qui n'ont jamais été exposés dans le rapport de la commission.
Visionnez: Autopsie d'un processus démocratique entaché

vendredi 7 novembre 2014

Méconnaissance des soins palliatifs : un sondage éloquent

    07/11/2014 - Fin de vie

    Selon un sondage réalisé par iVOX, 25% des Belges pensent que les soins palliatifs s’adressent uniquement aux personnes qui n’ont plus que 2 à 3 mois à vivre. 78% des Belges associent également les soins palliatifs au traitement de la douleur « des personnes gravement malades ou en phase terminale ».
    Selon le Pr. Menten, oncologue à l’UZ Leuven, les soins palliatifs ne sont pas suffisamment développés pour le traitement des douleurs paroxystiques associées au cancer. Autre constat, les patients accèdent trop tardivement aux traitements palliatifs « alors que familles et malades peuvent être aidés en amont ». Enfin, plus de la moitié des Belges se sentent insuffisamment informés sur les soins palliatifs. 
    Quelques chiffres : pour les 18% de Belges ayant reçu ou cherché des informations sur le sujet, l’hôpital reste le principal canal d’information (48%). 45% des jeunes se tournent vers Internet car c’est un média qui permet de rester anonyme. 71% recherchent une information générale et 79% savent que les soins palliatifs ne s’adressent pas seulement aux personnes atteintes du cancer.
    Source : Le Journal du Médecin

vendredi 5 septembre 2014

Euthanasie : plainte contre la Belgique


    Le Québec à la frontière des balises incontrôlables...  

                                                                Euthanasie : plainte contre la Belgique devant la CEDH

    05/09/2014 - Fin de vie
    L’Alliance Defending Freedom (ADF) vient d’annoncer le dépôt d’une requête dirigée contre la Belgique devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme par Tom MORTIER, dont la mère est décédée suite à une euthanasie pratiquée par le Docteur DISTELMANS, au motif que cette patiente souffrait d’une « dépression incurable ». Son fils n’en fut avisé que le lendemain du décès au terme d’une conversation téléphonique reçue de la part de l’hôpital.
    Monsieur MORTIER se plaint de la violation des articles 2 (droit à la vie), 8 (droit au respect de la vie privée et familiale) et 13 (droit à un recours effectif) de la Convention Européenne des Droits de l’Homme.
    Il allègue notamment que le Législateur belge est allé beaucoup trop loin, entre autres en ce que la Loi relative à l’euthanasie fait prévaloir de manière excessive et déraisonnable l’autonomie personnelle sur l’intérêt public supérieur protégé par le droit à la vie.
    Affaire à suivre.

    (Source : http://www.adfmedia.org/News/PRDetail/9291)

lundi 23 juin 2014

La vraie nature de la dignité est intouchable


Alité de longs mois dans le service exceptionnel du Pr Brigitte Perrouin-Verbe et de son équipe à Nantes...

..., j'ai goûté avec bonheur le miroir de ma conscience dans le plafond de ma chambre. Avec l'agitation du film Intouchables, inspiré de ma vie, j'avais oublié ma condition de grand fragile. Dans le silence et l'immobilité, je retrouve enfin un peu de l'innocence et de la conscience de l'enfant que j'étais ou du tétraplégique que je suis depuis vingt ans.
J'ai côtoyé l'extrême fragilité, la différence insoutenable du polyhandicapé, du traumatisé crânien, la laideur de celui qui ne sait plus se contenir [...], gémit et hurle sans contrôle. Auraient-ils tous perdu leur dignité ?
En présence de ces extrêmes, j'ai appris à devenir [...] simple récepteur de l'autre dans son infinie altérité. Désarmé face à cet autre tellement désarmant, je suis prêt à reconsidérer le monde avec tendresse et engagement.
De la télévision me parviennent les rumeurs d'un monde estompé [...]. J'ai assisté avec une sourde appréhension à un débat sur le « droit à mourir dignement », comme si au menu de la vie on pouvait choisir la mort, être euthanasié quand la vie n'est plus une vie, quand le mal incurable ne vous laisse plus rien espérer de l'existence. Est-ce vraiment une liberté nouvelle que de disposer d'une vie qui aurait perdu les attributs de la dignité ? L'homme, après s'être rendu maître de la nature, se rendrait maître de la mort ; après l'abolition de la peine de mort, serait-ce l'abolition de la peine de vie ?

Fraternité à l'égard des plus faibles

Si vous m'aviez demandé lors de mes quarante-deux ans de « splendeur », avant mon accident, si j'accepterais de vivre la vie qui est la mienne depuis vingt ans, j'aurais répondu sans hésiter, comme beaucoup : non, plutôt la mort ! Et j'aurais signé toutes les pétitions en faveur d'une légalisation du suicide assisté ou de l'euthanasie.
Quel « progrès » ! Mais quelle violence faite aux humiliés, à la vie aux extrémités ; comme s'il n'y avait de dignité que dans l'apparence et la performance. La dignité nous la trouvons dans le respect dû à toute personne, dans l'accompagnement avec tendresse et considération, dans l'acceptation de la fragilité inhérente à la création. Qu'il est surprenant d'adhérer à la lutte pour la survie des espèces menacées et de me la refuser !
« C'est un droit qu'on vous propose » me dit-on ; « c'est une option, mais qui ne vous concerne pas », rajoute-t-on puisque vous ne demandez plus à mourir. Est-ce donc réservé aux plus humiliés, anormaux, dérangeants, inquiétants, silencieux, douloureux ? Culpabilisés, dépressifs et terrorisés par leur indignité ou pire, incapables de formuler une objection, ils n'auront pas la force, l'envie ou la capacité de résister aux regards ou au droit prescrit par une société anonyme « à la mort assistée dans la dignité ».
Quelle absence d'intelligence de la fragilité et de la différence, sources de richesse et de réconciliation ! Redonnons un peu de fraîcheur au mot de dignité, ne réduisons pas la dignité à la dignité d'apparence. Notre vivre-ensemble est fait de liberté entendue comme responsabilité, d'égalité devant la considération, de fraternité à l'égard des plus faibles et de solidarité dans l'épreuve. La dignité est le respect dû à la personne : ne touchez pas l'Intouchable !
(*) Philippe Pozzo di Borgo, Chevalier de la Légion d'honneur. Tétraplégique après un accident de parapente. Son livre Le Second Souffle (éd. Bayard) a inspiré le film Intouchables. Source: http://www.ouest-france.fr/node/2645785 

jeudi 5 juin 2014

Projet de loi 52 permettant l'euthanasie, un moment historique?

Aujourd'hui, l'Assemblée nationale a voté sur le projet de loi 52 qui permettra et donnera le pouvoir aux médecins de donner la mort à leurs patients dans certaines circonstances. 
Résultats du vote: 94 en faveur et 22 contre le projet de loi (8 députés étaient absents lors du vote)

Il n'y a pas de quoi à être fier... les personnes malades et en fin de vie sont doublement victime. 
Victime d'une maladie et victime de préjugés. Les malades sont peut-être en perte de capacité mais les députés sont aveuglés et la société est en perte de repères solides: donner la mort n'est pas un soin. 

L'émergence d'une nouvelle norme sociale tragique.
Nous sommes dans la phase de l'"euthanasie des consciences". Suivra l'acte euthanasique ( 18 mois pour la mise en oeuvre) à moins qu'il y ait contestations légales. Forte probabilité. Par http://refusmedical.blogspot.ca/

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mardi 20 mai 2014

Appel à la transparence pour une démocratie saine.



Nous saluons l’engagement du premier ministre Dr Philippe Couillard et du gouvernement libéral pour que la transparence gouvernementale devienne enfin une réalité, et qu’elle dépasse le stade de vœu pieux .

Comme le premier ministre Dr Couillard l’a affirmé haut et fort à plusieurs reprises : il veut faire de son gouvernement un modèle de transparence. Il veut évaluer tous les programmes  en profondeur incluant les décisions que le gouvernement péquiste avaient prises pendant leur règne.

Dans la presse du 9 avril dernier, M Couillard affirmait “ un des antidotes à la perte de confiance est la transparence”. Il a promis une “divulgation proactive de renseignements de toutes sortes”.
Il est de mise que les citoyens ont le droit de savoir comment l’argent qu’ils ont durement gagné sera utilisé dans le cadre de la mise en œuvre du projet de loi 52 plus spécifiquement les actions, la mise en oeuvre et les dépenses entourant “l’aide médicale à mourir” par euthanasie.
Au nom de la transparence et par respect des personnes et des organismes qui ont participé aux audiences publiques de la commission sur la question de mourir dans la dignité, voici les questions qui demeurent toujours sans réponses auxquelles il faudrait faire suite avant même de présenter le projet de loi sur les soins en fin de vie tel que laissé avant le déclenchement des élections:
  1. Dans les faits, en quoi consisterait l’acte  de « l’aide médicale à mourir » qu’il faudrait situer dans le continuum des soins de santé tel que proposé ?
  2. Le gouvernement compte réaliser des compressions de 2,4 milliards pour l’exercice budgétaire 2014-2015… dont 900 millions dans le secteur de la santé. Comment empêchera-t-on les malades et la population de penser  que « l’aide médicale à mourir » par injection létale serait une façon de pallier aux ressources financières et humaines insuffisantes?
  3. Si « l’aide médicale à mourir » est l’acte de provoquer directement et intentionnellement la mort d’un patient et que cet acte, selon le Code criminel canadien, est considéré comme un acte criminel, comment peut-on concilier les deux?
  4. Dans les faits, se pourrait-il que dans certaines circonstances, « l’aide médicale à mourir » serait aussi de fournir une prescription et/ou un produit létal aux patients?
  5. Comment les membres du Barreau du Québec et du Collège des médecins pourraient-ils, de façon responsable, être au dessus des lois protégeant la population des pratiques d’euthanasie ou de suicide assisté ? Comment expliquer qu’en changeant les termes euthanasie et suicide assisté par « aide médicale à mourir », l’acte ne soit plus le même ? Dans les trois cas, quiconque causerait la mort d’un être humain ne commettrait-il pas un acte criminel ?
  6. Pourquoi les neuf membres signataires du rapport (de toutes les allégeances politiques) ont-ils choisi délibérément de ne pas publier les résultats quantitatifs des prises de position favorables et défavorables à l’euthanasie émises par les personnes et les organismes qui ont participé aux audiences publiques ?
  7. Le gouvernement libéral pourrait-il présenter les résultats des prises de position sur la question de l’euthanasie et du suicide assisté recueillis au cours des 29 jours d’audiences publiques ? Qui expliquera le grand écart qui existe entre les résultats obtenus lors des audiences publiques et ceux obtenus lors du questionnaire-sondage en ligne ?
  8. À la lumière des propos de la présidente de la commission (2012) qui a admis publiquement qu’au moins une quarantaine de personnes et d’organismes s’étant plutôt inscrits contre toute forme d’euthanasie avaient été délibérément ignorés par les membres signataires du rapport, comment peuvent-ils soutenir que tous les Québécois ont été entendus et qu’il y ait consensus?
  9. Si les membres de la commission sur la question de mourir dans la dignité se sont entendus pour ne pas divulguer toutes les informations en regard du processus de consultation publique, comment les Québécois pourraient-ils faire confiance à un comité d’évaluation qui superviserait les actes d’euthanasie faits dans l’anonymat ?
  10. Les députés sont-ils ouverts et prêts à rendre publics les 6 700 documents/questionnaires sur lesquels reposent leurs recommandations ?
  11. Pourquoi avoir dépensé plus d’un million de dollars de la poche des contribuables québécois pour proposer des recommandations qui reposent principalement sur un sondage tendancieux et biaisé dont les documents n’ont jamais été rendus publics ?

vendredi 2 mai 2014

Tuer avec humanité, vraiment?


La chronique Tuer avec humanité, vraiment? de Rima Elkouri dans La Presse d’aujourd’hui risque de déranger.  

Elle commence son texte par la question suivante : « Un État peut-il vraiment tuer un homme avec humanité ?
Elle termine son texte par : « A première vue, l’injection létale peut sembler moins horrifiante que la guillotine. Mais l’obscénité qui se cache derrière le rideau est la même. »
Selon Mme Elkouri, il est illusoire de croire que les exécutions même si elles sont réussies puissent se faire de façon humaine…

Qu’en serait-il de l’acte de donner la mort par injection létale aux patients malades qui en feraient la demande  au Québec si le projet de loi 52 devenait une réalité? Peut-on imaginer qu’il y aurait toujours une possibilité, un risque que l’injection létale ne fonctionne pas telle que prévue ou qu’un patient soit euthanasié sans son consentement comme atteste l’expérience en Belgique.

La description graphique de l’injection létale ratée du prisonnier Clayton Lockett lors de sa mise à mort à Oklahoma en aura certainement ébranlé plusieurs ces derniers jours.
Ébranler au point de faire réfléchir nos députés de l’Assemblée nationale avant de représenter le projet de loi 52 et de le voter dans sa proposition intégrale ?

Rappelons aussi que le développement des soins palliatifs fait consensus au Québec mais que  l’euthanasie par injection létale, déguisée en « aide médicale à mourir » , a suscité de grands débats au sein de notre collectivité et a créé une évidente confusion et une triste division au sein de la population et du corps médical.

À propos des ruses du langage aide médicale à mourir =euthanasie.
Rappelons-nous des propos célèbres d’Albert Camus :  « Lorsque le silence ou les ruses du langage contribuent à maintenir un abus, il faut à tout prix montrer l’obscénité qui se cache sous le manteau des mots."  

Il faut appeler les choses par leur nom et se dire les vraies affaires.
« Aide médicale à mourir » = injection létale. Si ce n’est pas tuer qu’est-ce que c’est ? En d'autres mots, un homicide médical permis par notre système (médical et judiciaire), mis en œuvre par des médecins complices de l’acte.

Lire et écouter une entrevue avec Caroll Pickett qui a accompagné 95 condamnés à mort jusqu'à leur dernier souffle. L'ex-aumonier d'une prison au Texas est convaincu que si les gens savaient vraiment ce qui se passe dans une chambre lors d'une injection létale, ils comprendraient à quel point la peine de mort est inhumaine.